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Veterinaire Bellevue et Environs 022 75555 33

29/06/2011 20:30

 

Veterinaire Bellevue et Environs

 

022 75555 33

 

 

Veterinaire Bellevue et Environs:

 

Les Maladies de La Peau

 

Les animaux de compagnies tout comme l être humain peuvent souffrir de maladies de la peau. Vétérinaire Bellevue : Parmi toutes les maladies des chiens et des chats, les problèmes dermatologiques sont les plus fréquemment rencontrés. Très rarement un simple coup d’œil permet de poser un diagnostique. Le veterinaire Bellevue explique :»Des examens particuliers tels que grattages de peau, biopsies et cultures sont souvent indispensables ».

 

« La peau est un organe particulier, directement accessible à l'examen clinique, et la dermatologie est par conséquent une discipline d'abord visuelle. L'identification morphologique précise des lésions élémentaires constitue l'étape fondamentale du diagnostic dermatologique. La sémiologie dermatologique implique non seulement la reconnaissance des lésions dermatologiques, mais également leur interprétation, qui est d'autant plus aisée que les lésions sont récentes et traduisent le processus lésionnel initial. Cette interprétation est compliquée par des remaniements liés à l'évolution naturelle de ce processus ou à sa transformation par grattage, surinfection ou traitements locaux. Ces remaniements caractérisent les lésions élémentaires secondaires, de moindre signification diagnostique, par opposition aux lésions primaire » Z. Alhaidari: Docteur vétérinaire

Clinique vétérinaire, Cidex 248, RN 85, 06330 Roquefort-les-Pins, France 

 

« La dermatologie représente le premier motif de consultation chez les petits mammifères de compagnie. La démarche diagnostique générale utilisée en dermatologie des carnivores doit s'y appliquer intégralement : anamnèse, examen clinique, hypothèses diagnostiques, examens complémentaires, diagnostic et traitement. Les dermatoses parasitaires, fongiques, nutritionnelles, bactériennes, virales, comportementales, tumorales et les dysendocrinies sont successivement développées chez le cobaye, le hamster, la gerbille, le chinchilla, la souris, le rat, le lapin et le furet. Enfin, l'incidence des principales dermatoses des petits mammifères de compagnie ainsi que la posologie des traitements antifongiques et antibiotiques sont détaillées dans plusieurs tableaux synoptiques.

 

La médecine et la chirurgie des petits mammifères de compagnie connaissent un essor considérable depuis 10 ans environ. Parmi les motifs de consultation, ceux de dermatologie occupent la première place [1]. C'est pourquoi le praticien doit acquérir une certaine compétence dans ce domaine. La démarche diagnostique générale utilisée en dermatologie des carnivores doit s'y appliquer intégralement. Par ailleurs, ces espèces ne sont pas des carnivores « en miniature », et présentent des particularités physiologiques et pharmacologiques à l'origine de précautions d'emploi de certains médicaments.

 

 

>> Démarche diagnostique

 

La démarche diagnostique en dermatologie des petits mammifères de compagnie doit être méthodique et inclure les étapes suivantes : anamnèse, examen clinique, hypothèses diagnostiques, examens complémentaires et diagnostic.

 

 

> Anamnèse

 

 

Signalement

 

 

Espèce

Chez les petits mammifères, la prévalence des dermatoses varie en fonction des différentes espèces Ces prédispositions doivent être connues, en n'oubliant pas que la connaissance de l'espèce ne permet pas le diagnostic.

 

Sexe

Certaines dermatoses sont plus fréquentes chez le mâle que chez la femelle et vice-versa. Par exemple, l'hyperadrénocorticisme du furet est observé principalement chez les mâles et les femelles castrés ; l'hyperoestrogénisme n'est présent que chez les mâles castrés et les femelles. Les troubles de la kératinisation sont plus fréquents chez les petits rongeurs femelles, associés à une hypertestostéronémie.

 

Âge

Certaines dermatoses sont plus fréquentes dans certaines tranches d'âge. Ainsi, les dermatoses parasitaires sont plus fréquentes chez les sujets jeunes (rongeurs et lapins) alors que les tumeurs ou les dysendocrinies sont observées sur des animaux âgés, tels l'hyperadrénocorticisme du hamster âgé, et le lymphome cutané T-épithéliotrope du hamster et du furet âgés.

 

Alimentation

La connaissance de l'alimentation est essentielle, même si les dermatoses nutritionnelles spontanées sont rares. La carence en vitamine C est fréquemment décrite chez le cobaye, tandis que la carence en biotine est décrite chez le furet nourri aux oeufs crus.

 

Origine

Certaines animaleries sont reconnues pour leur hygiène défectueuse et la fréquence des dermatoses parasitaires sur les animaux provenant de celles-ci (dermatophytie, gale à Trixacarus caviae du cobaye, cheylétiellose du lapin, maladie de Carré du furet, gale otodectique du furet ...).

 

 

Environnement

 

 

Description rigoureuse de l'environnement

 

Elle concerne l'environnement extérieur ou intérieur, les conditions d'entretien. La vie en extérieur prédispose à certaines dermatoses virales, telle la myxomatose du lapin. Une mauvaise hygiène et des conditions sanitaires déplorables (humidité ...) peuvent provoquer des dermatites ulcératives chez le cobaye et le lapin, et des abcès chez les petits mammifères.

 

Présence d'autres animaux (chiens, chats, autres petits mammifères) ou personnes dans l'environnement

 

Le contact rapproché avec d'autres animaux favorise le développement de certaines dermatoses contagieuses telles les dermatoses parasitaires (gale à Trixacarus caviae du cobaye, gale auriculaire à Notoedres sp. du rat), les dermatophyties ou l'allergie aux piqûres de puces du cobaye. L'évidence d'une transmission à l'homme suggère une dermatophytie ou une dermatose parasitaire (gale due à Trixacarus caviae , cheylétiellose ...).

 

Changements dans l'environnement

L'arrivée de nouveaux animaux de la même espèce peut être à l'origine de troubles de comportement (automutilation, picage, bruxisme ...).

 

Histoire de la dermatose

  • Date d'apparition des premiers signes dermatologiques.
  • Mode d'évolution.
  • Influence saisonnière : les dermatoses automnales ou estivales les plus fréquentes sont la dermatite par allergie aux piqûres de puces (cobaye, lapin, furet), la dermatite atopique (lapin, furet), la poxvirose ou la myxomatose (lapin).
  • Nature et topographie initiale des lésions dermatologiques : cette information permet d'établir l'étendue de la dermatose. Où sont apparues les premières lésions ? À quoi ressemblaient-elles ?
  • Présence initiale ou non d'un prurit : chez les petits mammifères, la distinction entre dermatose prurigineuse et dermatose non prurigineuse est arbitraire et difficile car un prurit physiologique est décrit dans ces espèces.
  • Sévérité et fréquence du prurit. Le propriétaire décrit souvent de nombreux types de prurit : effréné, sévère, permanent, intermittent ou occasionnel.
  • Comment le prurit se manifeste-t-il ?
  • Quelles parties du corps sont atteintes ?
  • Traitements antérieurs et leur efficacité : l'établissement d'un schéma thérapeutique détaillé est capital, incluant pour chaque médicament la dose, la fréquence et la durée d'administration, les effets secondaires potentiels et la réponse clinique obtenue.

 

 

 

> Examen clinique

 

 

Examen général

 

L'examen général doit être systématiquement effectué car des symptômes généraux peuvent être associés aux lésions dermatologiques : symptômes oculaires et respiratoires associés à la pasteurellose, la myxomatose ou la poxvirose (lapin), ou à la maladie de Carré (furet) ; polyuropolydipsie associée à un hyperadrénocorticisme (hamster, furet) ; libido accrue chez le furet atteint d'hyperoestrogénisme et d'hyperadrénocorticisme ; association anémie et troubles hémorragiques lors d'hyperoestrogénisme (furet) ... Finalement, les lésions cutanées sévères ou chroniques (lésions ulcérées et extensives) sont responsables d'apathie, de déshydratation, d'anorexie, d'insuffisance rénale et d'infections bactériennes généralisées.

 

 

Examen dermatologique

 

Identification des lésions

 

L'identification des lésions est essentielle. Le vétérinaire doit faire la distinction entre les lésions primaires (érythème, macule, vésicule, bulle, pustule, papule, verrucosité, nodule) et les lésions secondaires (squame, atrophie, érosion, ulcère, croûte, lichénification, comédon). Cette distinction n'est pas toujours facile à faire car, en raison du prurit physiologique, les lésions primaires sont souvent fugaces et laissent rapidement la place aux lésions secondaires.

 

Lésions primaires

 

Érythème. Il fait référence à une rougeur de la peau, diffuse ou localisée. Cette lésion fréquente est peu spécifique. Un érythème généralisé suggère une dermatose parasitaire (par exemple, une gale généralisée causée par Trixacarus caviae chez le cobaye), un lymphome cutané T-épithéliotrope chez le hamster ou le furet ... Un érythème localisé doit faire suspecter une infection, une infestation (par exemple, dermatophytie à Trichophyton mentagrophytes , démodécie du hamster ou du cobaye) ou, en fonction de la localisation, une dermatite actinique (cobaye).

 

Purpura. Il est rare chez les petits mammifères et devrait être considéré comme un signe de trouble de la coagulation plaquettaire (par exemple, thrombocytopénie centrale ou périphérique, hyperoestrogénisme chez le furet femelle) ou une autre maladie systémique (hypovitaminose C du cobaye).

Macule hyperpigmentée. Elle provient d'une augmentation de la pigmentation (mélanine) et peut être associée au développement des glandes du flanc chez le hamster mâle.

 

Macule hypopigmentée. Elle fait référence à une réduction (hypomélanose) ou à une absence de mélanine (amélanose). Une dépigmentation nasale est observée lors de lymphome cutané T-épithéliotrope du furet.

 

Vésicule. En raison de l'extrême finesse de l'épiderme, la vésicule est une lésion fragile, transitoire et, de ce fait, rarement observée. En théorie, les vésicules épidermiques sont présentes en cas de poxvirose chez la souris, le rat et le lapin.

 

Pustule. C'est une lésion surélevée et purulente, associée à une accumulation de neutrophiles et de kératinocytes modifiés. À la différence du chien, les pustules sont extrêmement rares et difficiles à identifier macroscopiquement chez les petits mammifères, en raison de leur fragilité et de leur courte évolution. Les pustules folliculaires sont centrées autour d'un poil et indiquent classiquement une infection bactérienne (par exemple, folliculite bactérienne du furet). Les pustules non folliculaires sont plates et indépendantes du follicule pileux. Également passagères, elles sont essentiellement rencontrées lors de pyodermite superficielle du furet.

 

Papule. C'est une lésion fréquemment observée lors de gale chez les petits rongeurs, par exemple lors de gale notoédrique chez le rat.

 

Verrucosité. C'est une lésion surélevée, pseudonéoplasique. Elles sont fréquemment présentes lors de pododermatite chez le lapin.

 

Nodule dermique. Il est associé à une infiltration du derme superficiel ou profond par des cellules inflammatoires variées. Il est présent lors d'infections bactériennes, fréquemment rencontrées chez les petits mammifères et les lapins (pasteurellose), mais également chez les furets (par exemple, actinomycose), ou dans des conditions néoplasiques multiples (par exemple, trichofolliculome du cobaye, mélanome du hamster, mastocytome du furet, lymphome du hamster) ou infections virales telle la myxomatose du lapin.

 

Nodule hypodermique. C'est une lésion moins circonscrite rencontrée lors de dermatite parasitaire due aux larves d'insectes (Hypoderma ou Cuterebra chez le furet) ou aux cestodes (par exemple : Caenurus chez le lapin).

 

 

Lésions secondaires

 

Squame. Elle fait référence à une pellicule blanchâtre de kératine s'étant détachée de l'épaisse couche cornée. Cette lésion, fréquente, est très peu spécifique. La squame est classée selon sa taille : les squames pytiriasiformes sont petites, fines et blanchâtres, rencontrées lors de dermatoses parasitaires (par exemple, les gales, la cheylétiellose du lapin, les infestations dues à Chirodiscoides caviae chez le cobaye ou à Myobia musculinus chez la souris ...) et dans quelques cas lors de dermatophytie ; les squames psoriasiformes sont larges et assez épaisses, rencontrées lors de lymphome cutané T-épithéliotrope chez le hamster et le furet, et lors d'adénite sébacée chez le lapin.

 

Atrophie cutanée. Elle est très difficile à apprécier en raison de la finesse de la peau chez les petits mammifères. L'atrophie cutanée est présente lors d'hyperadrénocorticisme chez le hamster ou lors de syndrome de Cushing iatrogène chez le lapin.

 

Érosion et ulcère. Ils sont très peu spécifiques. Les érosions sont fréquentes chez les petits mammifères atteints de dermatoses prurigineuses comme les dermatoses parasitaires, les dermatoses induites par un comportement pathologique (chez le hamster et le cobaye) et les infections bactériennes cutanées. Les ulcères sont plus rares et apparaissent secondairement à une infection bactérienne cutanée (pyodermite superficielle du furet), à certaines tumeurs (lymphome) ou, parfois, à des infections virales (poxvirose du lapin). Les ulcères observés lors de carcinomes à cellules squameuses (cobaye) sont considérés comme des lésions primaires.

 

Croûte. Elle est secondaire à une excoriation, variant en taille et en localisation. On observe les croûtes dans toutes les dermatoses prurigineuses, particulièrement dans les dermatites parasitaires, dans les dermatophyties ou les dermatoses virales (par exemple : maladie de Carré du furet, poxvirose du lapin).

 

Lichénification. Elle est extrêmement rare chez les petits mammifères. Les lésions lichénifiées sont observées dans les gales sévères et chroniques (par exemple, gale généralisée causée par Trixacarus caviae chez le cobaye) ou dans les troubles de la kératinisation généralisés des cobayes âgés.

 

Comédon. C'est une lésion associée à une accumulation de sébum autour du poil conduisant à une destruction pilaire (séborrhée des glandes du flanc chez le hamster).

 

Topographie lésionnelle

 

Un certain nombre de dermatoses possèdent une topographie lésionnelle préférentielle qu'il convient de connaître. La plupart d'entre elles ont une distribution typique. Cependant, ces distributions peuvent varier avec l'évolution de la dermatose ou avec les traitements. La distribution initiale peut être totalement différente de celle observée en consultation.

 

 

 

> Hypothèses diagnostiques

 

Le recueil rigoureux de l'anamnèse et un examen clinique minutieux permettent de formuler des hypothèses diagnostiques qu'il convient de hiérarchiser. Cette hiérarchisation conduit à un choix raisonné des examens complémentaires.

 

 

 

> Examens complémentaires

 

 

Examens complémentaires d'interprétation immédiate

 

 

Trichogramme

 

Il permet de préciser le stade du cycle pilaire (anagène ou télogène), les altérations du poil (en cas de dermatophytose par exemple).

 

Examen à la loupe de la peau et des poils

 

Il permet l'identification d'un certain nombre d'acariens (larves de Trombicula ) et d'insectes (puces, poux).

 

Raclage cutané

 

Il permet l'identification de très nombreux acariens et insectes : Trixacarus caviae (cobaye), Notoedres muris (souris, rat), Sarcoptes scabiei (cobaye, hamster, lapin, furet), Cheyletiella parasitovorax (lapin), Otodectes cynotis (furet), Psoroptes cuniculi (rat), Demodex aurati (hamster), D. criceti (hamster), D. cuniculi (lapin), D. merioni (gerbille), et des poux : Gliricolla porcelli (cobaye), Gyropus ovalis (cobaye), Trimenopon hispidum (cobaye), Polyphax serrata (rat, souris) et Haemodipsus ventricosus (lapin).

 

Scotch-test

 

C'est un examen complémentaire très utile pour récolter des acariens qui vivent à la surface de la peau ou accrochés aux poils (acariens pilicoles). Il permet de mettre en évidence les différents stades de développement de Cheyletiella parasitovorax (lapin), Leporacarus gibbus (lapin), Chirodiscoides caviae (cobaye), Myobia musculi (souris, rat), Myocoptes musculinus (souris, rat) ..., ainsi que certains oeufs tels ceux de Syphacia (souris, rat).

 

Peignage ou brossage du pelage

 

Peigner ou brosser un animal placé sur un large papier est une méthode facile et élégante pour récolter des parasites qui vivent à la surface de la peau (acariens, poux, puces).

 

Examen à la lampe de Wood

 

C'est un examen à faire systématiquement. Seules les spores de Microsporum canis sont fluorescentes lors de cet examen, dans environ 50 % des cas.

 

Examen cytologique

 

Il est réalisé par impression ou par ponction à l'aiguille fine. Il est particulièrement intéressant lors de lésions ulcératives, croûteuses (incluant la maladie de Carré du furet, la poxvirose du lapin, de la souris et du rat, et les infections bactériennes), nodulaires (inflammatoires ou néoplasiques) ou lors d'otite externe (otite à Malassezia du furet).

 

Examens complémentaires d'interprétation différée

 

 

Culture fongique (DTM, milieu de Sabouraud)

 

Elle est bien sûr indiquée lors de suspicion de dermatophytie. Compte tenu du portage sain de la plupart des dermatophytes chez les rongeurs et lagomorphes, les techniques d'ensemencement à partir de brosses à dents stériles ou de moquettes stériles sont préférables.

 

Intradermoréactions

 

Elles sont controversées chez les petits mammifères et sont très difficiles à interpréter. Les mêmes batteries d'allergènes que celles utilisées chez le chien peuvent être employées.

 

Isolement bactérien et antibiogramme

 

Ils sont indiqués lors d'abcès, particulièrement fréquents dans ces espèces. En cas d'infection bactérienne spécifique suspectée (infection à Fusobacterium sp. chez le lapin, par exemple, qui est une bactérie anaérobie stricte), un laboratoire spécialisé doit être contacté.

 

Biopsies cutanées

 

Elles sont indiquées chaque fois que l'anamnèse et l'examen clinique le suggèrent (exemples de suspicions : lors d'adénite sébacée chez le lapin, de lymphome cutané T-épithéliotrope chez le hamster, le lapin et le furet, de maladie de Carré chez le furet, ou lors de tumeurs).

 

Examens hématologiques et biochimiques

 

Ils sont indiqués par exemple lors de suspicion d'hyperadrénocorticisme (furet, hamster), d'hyperoestrogénisme (furet), de diabète sucré (cobaye) ou de syphilis (lapin).

 

Techniques d'imagerie (échographie)

 

Elles sont utiles lors de suspicion de tumeurs surrénaliennes chez le furet ou d'ovaires kystiques chez le hamster présentant une alopécie bilatérale symétrique.

 

 

 

 

>> Dermatoses du cobaye

 

 

> Dermatoses parasitaires 

 

La gale à Trixacarus caviae est la gale la plus fréquente du cobaye. Trixacarus caviae est un acarien psorique, plus petit que Sarcoptes scabiei Les modalités de la contagion sont assez obscures ; un certain nombre de facteurs (stress, gestation, lactation, changements alimentaires ...) semblent favoriser la multiplication des parasites et, ainsi, déclencher la forme clinique de la maladie. Les symptômes se caractérisent par un prurit souvent intense, un érythème et des dépilations sur la face, les membres et le tronc. Lors de lésions plus évoluées, des croûtes épaisses, des excoriations, une lichénification et une hyperpigmentation sont notées. Dans ces cas, il n'est pas rare d'observer des symptômes généraux : amaigrissement, inappétence, apathie. La mort peut être observée consécutivement à une septicémie ou une insuffisance rénale. Le diagnostic est facile par raclage cutané, qui révèle dans tous les cas la présence de nombreux parasites à différents stades évolutifs. Trixacarus caviae peut être responsable chez l'homme d'une dermatite prurigineuse papuleuse de type prurigo, siégeant principalement sur les bras, le cou et les jambes [8]. Le traitement consiste en l'administration d'ivermectine à 1 % à une posologie de 0,3 mg/kg en injection sous-cutanée, renouvelée tous les 15 jours jusqu'à guérison ou en pour-on (une goutte déposée entre les épaules), ou l'administration de selamectine ou de moxidectine en spot-on (goutte déposée entre les épaules, à la même posologie que l'ivermectine), ou encore en des balnéations de lindane à 1 % ou d'amitraz à 0,025 %, une fois par semaine jusqu'à guérison. Le fipronil est à proscrire dans cette espèce.

 

Les infestations par Sarcoptes scabiei, Notoedres cati ou Notoedres muris , et Myocoptes musculinus sont plus rarement décrites.

 

Chirodiscoides caviae est un acarien pilicole permanent, qui vit fixé à la base des poils L'infestation est le plus souvent asymptomatique. Lors d'infestations massives, des dépilations circonscrites ou diffuses, prurigineuses, érythémateuses et squameuses siègent principalement dans les régions dorsale, lombosacrée et périnéale Le diagnostic est facile par raclage cutané ou scotch-test . Le traitement est celui décrit pour la gale trixacarique. L'éradication est difficile en collectivité.

 

Veterinaire Bellevue

 

La cheylétiellose à Cheyletiella parasitivorax est peu signalée chez le cobaye. Le traitement de l'environnement est néanmoins nécessaire en cas d'infestation de l'animal.

 

La démodécie à Demodex caviae est rare chez le cobaye. Les lésions cutanées sont caractérisées par une alopécie, un érythème, des squames et des croûtes principalement sur le tronc. Le diagnostic est confirmé par la présence de Demodex caviae en grand nombre lors de raclages cutanés profonds. Des frictions lésionnelles à l'amitraz à 0,025 % toutes les semaines (jusqu'à l'obtention de deux séries de raclages cutanés négatifs à 1 mois d'intervalle) donnent d'excellents résultats. La moxidectine utilisée en spot-on (une goutte par mois pendant 3 à 4 mois) semble efficace également.

 

Les poux sont exceptionnellement isolés sur le cobaye. Deux espèces de poux broyeurs, Gliricola porcelli et Gyropus ovalis, sont parfois rencontrées Récemment, une nouvelle espèce nommée Trimenopon hispidum a été identifiée. Lors d'infestation massive, une dermatite prurigineuse et squameuse est observée principalement sur le ventre et autour des oreilles. Le diagnostic est confirmé par l'examen à la loupe ou microscopique des poux et des lentes Le traitement repose sur des poudrages au carbaryl à 5 %, des shampooings aux pyréthrines à 0,05 %, une fois par semaine, ou de la perméthrine, une goutte pour-on déposée entre les épaules, deux fois à 3 semaines d'intervalle. Une injection d'ivermectine à 1 % peut être utilisée à une posologie de 0,3 mg/kg en injection sous-cutanée, deux fois à 15 jours d'intervalle. La selamectine en spot-on ou l'association imidaclopride-moxidectine en spot-on (1 goutte tous les 15 jours jusqu'à guérison) peut également être prescrite.

 

Les puces, notamment Ctenocephalides felis felis, sont exceptionnellement rencontrées chez le cobaye, mais peuvent être responsables d'une dermatite par allergie aux piqûres de puce. L'imidaclopride, à raison d'une goutte pour 200 g de poids vif entre les épaules, ou la perméthrine, donnent de bons résultats. Le fipronil est contre-indiqué.

 

 

 

  • Mise en garde

 

Ne pas employer le fipronil chez le cobaye, car il peut entraîner des réactions secondaires fâcheuses et parfois le décès de l'animal.

 

 

Une alopécie tronculaire associant un érythème, un squamosis et un prurit modéré a été décrite, due aux hypopodes d'Acarus farris . Les hypopodes sont également rencontrés dans le foin. Ils entrent en dormance lors de conditions néfastes. Ils peuvent être inactifs ou inertes, mais certains sont présents à la surface cutanée ou dans le follicule pileux. Le diagnostic est aisé grâce au scotch-test ou au raclages cutanés, qui révèlent de nombreux acariens à pattes longues. Le traitement fait appel au phoxim 0,05 %, une fois par semaine pendant 4 semaines, associé à l'élimination du foin contaminé.

 

La dermatite à Pelodera est rarement rencontrée chez le cobaye sur litière végétale. Pelodera strongyloides est un rhabditidé adapté à un parasitisme temporaire chez les petits rongeurs. L'incidence réelle est inconnue. Les signes cliniques sont caractérisés par une alopécie ventrale avec un érythème, des papules, des croûtes et un suintement. Le prurit est modéré. Le diagnostic est basé sur les raclages cutanés, voire les biopsies cutanées, qui mettent en évidence le nématode. Le traitement consiste à remplacer le lieu de couchage contaminé, tout en maintenant un environnement propre et sec.

 

 

 

> Dermatomycoses

 

Les dermatophyties sont fréquentes chez le cobaye et sont dues la plupart du temps à Trichophyton mentagrophytes . D'autres dermatophytes, tels que Microsporum canis, Microsporum gypseum, Microsporum audouinii et Trichophyton verrucosum sont parfois identifiés. De nombreux cobayes sont des porteurs sains de dermatophytes. Les lésions cutanées sont caractérisées par des dépilations circonscrites, érythémateuses, squameuses et croûteuses, principalement sur la face, les flancs et les pattes. Lors d'inflammation sévère, un prurit peut être observé. Le diagnostic repose sur la mise en évidence des arthrospores à l'examen direct des poils et des squames, et sur la culture fongique. À noter que l'examen à la lampe de Wood est négatif lors de dermatophyties à Trichophyton mentagrophytes . Les dermatophyties sont des zoonoses mineures. Le traitement repose sur des applications topiques d'antifongiques tels que l'énilconazole à 0,2 %, une fois par semaine jusqu'à guérison ou lors de dermatophyties sévères sur le kétoconazole à une posologie de 10 mg/kg/j en une prise pendant 10 jours. L'éradication des dermatophyties en collectivités animales est souvent difficile.

 

 

 

Mise en garde

 

La griséofulvine n'est pas habituellement utilisée car elle est responsable d'entéropathies chez le cobaye.

 

 

La cryptococcose et les dermatites à Candidans albicans et à Malassezia sp. sont rarement décrites chez le cobaye.

 

 

 

> Dermatoses nutritionnelles

 

La carence en vitamine C est très fréquente chez le cobaye. Elle se traduit par une apathie, des pétéchies, des ecchymoses, des hématomes, un squamosis généralisé, et souvent une pododermatite. Le traitement consiste en l'administration de vitamine C (de 20 à 60 mg/kg/j en une prise).

 

 

 

> Dermatoses comportementales

 

Les troubles du comportement sont particulièrement fréquents chez le cobaye et sont consécutifs à une surpopulation ou à un environnement mal adapté (stress ...). Cliniquement, ils se caractérisent par un arrachement des poils, des mâchonnements, des combats ... Un diagnostic différentiel avec les autres causes de prurit doit être abordé systématiquement. La prévention est essentielle. La supplémentation en foin de grande taille permet parfois de supprimer l'activité de mâchonnement du cobaye.

 

 

 

> Dermatoses bactériennes

 

Les dermatoses bactériennes sont fréquentes.

 

Les abcès sont souvent secondaires à des traumatismes, des piqûres par ectoparasites ou des débris végétaux. Ces abcès siègent surtout sur la tête et le cou. Les germes responsables sont Staphylococcus aureus et plus occasionnellement Corynebacterium kutscheri , Streptococcus zooepidermicus , Streptobacillus moniliformis et Yersinia tuberculosis. Le traitement consiste en l'élimination des facteurs prédisposants, le débridement, l'exérèse ou la marsupialisation de l'abcès, une antisepsie à la chlorhexidine à 0,5 % et l'administration d'antibiotiques tels que l'enrofloxacine à une posologie de 5 à 20 mg/kg/j en une prise 

 

Une cellulite faciale est observée sur des cobayes mal entretenus (cages vétustes ...). La bactérie le plus fréquemment isolée est Staphylococcus aureus . Cliniquement, des lésions bilatérales érosives ou ulcératives du museau sont notées.Le calque cutané par impression sur les lésions montre de nombreuses images de phagocytose. Un diagnostic différentiel doit être fait avec une dermatophytie à Trichophyton mentagrophytes . Le traitement consiste en l'élimination des facteurs favorisants, une antisepsie locale et l'administration d'antibiotiques (enrofloxacine, de 5 à 20 mg/kg/j en une prise pendant 2 semaines).

 

Les pododermatites ulcératives dues à Staphylococcus aureus sont fréquentes chez les cobayes âgés. Il existe de nombreux facteurs favorisants : les traumatismes des coussinets, l'obésité, la carence en vitamine C, l'âge, les mauvaises conditions d'entretien. Les signes cliniques se caractérisent par un gonflement des coussinets, un oedème, une douleur et leur abcédation. Dans les cas sévères, des ostéomyélites phalangiennes, métacarpiennes ou métatarsiennes sont notées. Le pronostic est réservé. Les lésions débutantes répondent bien à la correction des mauvaises conditions d'entretien et à une antisepsie locale. Les lésions plus graves nécessitent un parage chirurgical et le recours à une antibiothérapie générale pendant 2 semaines.

Une dermatite exfoliative ressemblant à un syndrome de Lyell staphylococcique a été décrite dans une colonie de cobayes, principalement sur les femelles en fin de gestation. Des toxines produites par des staphylocoques semblent être responsables des lésions cutanées.

 

 

 

> Tumeurs cutanées

 

Les tumeurs spontanées sont rares.

 

La tumeur la plus fréquente est le trichoépithélioma (encore appelé trichofolliculome). Cette tumeur solitaire est située généralement en région dorsolombaire et prend souvent un aspect polykystique avec la présence d'un matériel caséeux jaunâtre . Le diagnostic est histopathologique (examen du nodule après exérèse). Le traitement consiste en l'exérèse chirurgicale.

 

D'autres tumeurs telles que les adénomes sébacés, les fibromes et fibrosarcomes, les lipomes et liposarcomes, les lymphomes, les schwannomes et les épithéliomas spinocellulaires sont régulièrement observées.

 

 

 

> Dermatoses diverses

 

Un effluvium télogène est fréquemment observé dans le dernier tiers de la gestation ou durant la lactation. Cette alopécie siège en région lombosacrée et sur les flancs.

 

Une séborrhée généralisée et des états kératoséborrhéiques des régions circumanale et sacrée sont très fréquents sur les mâles âgés. Les signes cliniques incluent une odeur nauséabonde, une séborrhée grasse et très souvent une colonisation bactérienne secondaire. Des shampooings réguliers antiseptiques et kératomodulateurs doivent être associés à une antibiothérapie de 10 jours.

 

 

 

 

>> Dermatoses du hamster 

 

 

> Dermatoses parasitaires

 

La gale à Notoedres sp. est fréquente chez le hamster et constitue la première cause de prurit dans cette espèce. La maladie sévit souvent sous la forme d'enzooties dans des colonies. Cette gale peut être à l'origine de prurigo chez l'homme et surtout chez les enfants. Elle se caractérise cliniquement par la présence de squames épaisses et de croûtes sur les pavillons auriculaires pour les femelles, et sur les pavillons auriculaires, le nez, les organes génitaux, les pieds et la queue pour les mâles . Le prurit est souvent intense. Le diagnostic est facile et repose sur la réalisation de raclages cutanés qui montrent de nombreux parasites à divers stades évolutifs . Le traitement fait appel à l'ivermectine à 1 %, à raison d'une goutte entre les épaules tous les 15 jours jusqu'à guérison (voire d'une injection sous-cutanée de 0,3 mg/kg à la même fréquence). La moxidectine ou la selamectine peuvent être employées par voie topique de la même façon. Dans les effectifs, tous les animaux doivent être traités.

 

Les démodécies à Demodex aurati et à Demodex criceti sont les dermatoses parasitaires les plus fréquentes du hamster, particulièrement chez les sujets jeunes ou chez ceux débilités par la vieillesse ou une maladie sous-jacente (hyperadrénocorticisme, lymphome cutané T-épithéliotrope). Demodex aurati est un démodex allongé, qui vit dans les follicules pilosébacés. Demodex criceti , plus court, vit dans les couches supérieures de l'épiderme. Les lésions cutanées se traduisent par des dépilations érythémateuses et squameuses, principalement de la face et du tronc. Les formes généralisées doivent faire rechercher une cause sous-jacente. Le prurit est variable. Le diagnostic est confirmé par raclage cutané. Le pronostic est mauvais lors de maladie sous-jacente identifiée. Le traitement consiste en des frictions à l'amitraz à 0,025 % une fois par semaine, jusqu'à l'obtention de deux séries de raclages cutanés négatifs à 1 mois d'intervalle. L'emploi de moxidectine en spot-on (une goutte tous les mois pendant 3-4 mois) semble également efficace.

 

Sarcoptes scabiei, Trixacarus caviae et Ornithonyssus bacoti sont plus rarement identifiés chez le hamster.

 

Les puces telles que Ctenocephalides felis felis sont peu rencontrées ; elles peuvent néanmoins être à l'origine d'une allergie.

 

 

 

> Dermatophyties 

 

Les dermatophyties sont rares chez le hamster, même si de nombreux hamsters sont porteurs sains de dermatophytes. Les signes cliniques se caractérisent par une alopécie, un érythème, un squamosis et des croûtes sur la face ou le tronc . Le principal dermatophyte impliqué est Trichophyton mentagrophytes. Le diagnostic et le traitement sont semblables à ceux décrits pour les autres petits mammifères.

 

 

 

E. Guaguère : Docteur vétérinaire, diplômé ECVD

Clinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598, avenue de Dunkerque, 59160 Lomme, France 

 

T. Hubert : Docteur vétérinaire, docteur ès sciences

Clinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598, avenue de Dunkerque, 59160 Lomme, France 

 

A. Muller : Docteur vétérinaire

Clinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598, avenue de Dunkerque, 59160 Lomme, France 

 

Vétérinaire Bellevue : La dermatologie des animaux de compagnie est la discipline médicale qui traite des maladies de la peau et des muqueuses qui lui sont adjacentes, et des phanères (poils et griffes).La peau est un organe directement exposé aux agressions du milieu extérieur – traumatismes physiques (traumatisme mécanique, brûlures, rayonnement solaire) et chimiques, parasites (arthropodes, champignons), bactéries, allergènes (pollens, acariens, etc.  Ainsi les causes de troubles dermatologiques sont donc nombreuses et variées et peuvent relever de : la parasitologie (démodécie, puces, tiques, gales du corps et gale des oreilles, cheyletiellose, teigne, etc. Toutefois, des problèmes cutanés peuvent également être les manifestations à distance d'une maladie interne (maladie endocrine, dysfonctionnement immunitaire, etc.  Dans certaines circonstances (irritations cutanées, mauvaises conditions d’entretien, déficit immunitaire par exemples), un déséquilibre peut favoriser la multiplication de ces bactéries pathogènes sur la peau et donc l'apparition d'une infection.